Les Ambassadeurs, détail (vue redressée du crâne en anamorphose). Le livre rappelle aussi que Georges de Selve descend d'une famille de marchands limousins qui a fait sa fortune au cours du XVe siècle, et a ainsi permis à l'un des siens d'occuper la position d'évêque. Il est apporté par François de Cazillac, marquis de Cessac — et héritier des biens de la famille Dinteville — dans sa maison parisienne, rue du Four, où il acquiert une grande renommée. Georges de Selve est, quant à lui, vêtu d'un long manteau d'apparence beaucoup plus sobre, noir et brun, mais richement doublé de fourrure. » (, chapitre 59 : « Le sol, peint avec une précision extrême, est un carrelage géométrique dont les motifs reproduisent la mosaïque de marbre, apportée de Rome vers 1268 par des artisans italiens pour le chœur de l'Abbaye de Westminster dont Robert Ware était alors abbé. modifier - modifier le code - modifier Wikidata. » Les Ambassadeurs sont donc fondamentalement un éloge du mouvement : mouvement de l’âme avec la conversion du croyant qui se détourne des vanités pour se tourner vers Dieu, mouvement de la diplomatie et des diplomates qui transforment la menace de guerre en paix, et enfin mouvement artistique : sous nos yeux effarés, Holbein apprlvoise la Mort. Des cardinaux français mènent alors des négociations secrètes avec le pape pour soutenir la position d'Henri VIII et le deuxième fils de François Ier, le duc d'Orléans et futur Henri II, est fiancé à la nièce du pape, Catherine de Médicis. Textes : Sabine Macher, Isabelle Pinçon, Isabelle Voisin, Phan Kim Dien, Laurent Grisel, Lucien Suel. L'identification définitive des portraits comme ceux des diplomates français Jean de Dinteville et Georges de Selve, qui justifie son titre actuel des Ambassadeurs, a été faite en 1895 par Mary F. S. Hervey[3]. L'identification de … Celles-ci sont garnies d'objets qui se rattachent au quadrivium, les quatre sciences mathématiques parmi les sept arts libéraux, soit l'arithmétique, la géométrie, la musique et l'astronomie. Les Ambassadeurs sont donc les représentants d’une nouvelle religion , une religion qui autorise que l’on joue contre le Pape, contre la chrétienté et contre le Saint-Empire, quand les intérêts supérieurs d’un pays sont en jeu : la religion de la politique et de la raison détat. Le cadran solaire cylindrique, sur la gauche de l'étagère supérieure, précise d'ailleurs la date de la rencontre, le 11 avril 1533, alors que l'horloge polyédrique en donne l'heure, avec une hésitation néanmoins entre le côté qui fait face au spectateur, indiquant 9 h 30, et les deux autres côtés, indiquant 10 h 30. Le tableau Les Ambassadeurs, 1533, visible à la National Gallery de Londres, contient une figure déformée, appelée anamorphose.Si tu regardes le tableau de biais, de manière presque rasante par le coin en haut à droite, alors, la forme oblique, en bas, devient un crâne humain ! Ces positions peuvent éclairer la présence du livre de cantiques luthériens, ouvert à droite de l'étagère inférieure, mais aussi du crucifix, dissimulé derrière la riche tenture verte, dans l'angle supérieur gauche du tableau, renvoyant à l'idée d'un Dieu caché, inaccessible par la seule raison humaine (selon la vision de saint Paul, dont Georges de Selve était un fervent admirateur[17]). Considérée comme pionnière du genre du portrait double en Europe du Nord[1], elle peut être vue comme une célébration (néanmoins ambiguë) des valeurs de l'Humanisme du XVIe siècle, notamment en raison de la portée symbolique des objets présentés sur l'étagère double de la partie centrale. George de Selve pose son coude sur un livre dont la tranche comporte la mention : ÆTATIS SVÆ 25, en référence à son âge en ce printemps 1533 ; il lui reste sept ans à vivre. Ces deux éléments conjugués, le crâne et le crucifix, évoquent plusieurs saint Jérôme contemporains : celui de Joos van Cleve[45], et ceux de Dürer, en particulier l'huile sur panneau de bois de 1521 du Museu Nacional de Arte Antiga[46] à Lisbonne. Le crâne est le symbole de la mort et il vient rap-peler que tout est soumis à la mort , que « tout est vanité » ,dans ce monde , les biens spirituels comme les biens matériels. Dans cette dernière œuvre, le regard de Jérôme vers le crâne suit un axe assez proche de celui qui permet de lire l'anamorphose du crâne des Ambassadeurs. Un autre témoignage, daté de 1654, évoque « l'excellent tableau qui est à présent à Paris, au logis de M. de Sessac… faict de la main d'un Hollandois ; la pièce est estimée la plus riche et mieux travaillée qui soit en France »[10]. Si l'ombre du gnomon indique sur deux faces 10 h 30, la troisième, qui fait face au spectateur, donne 9 h 30. Au lieu de la splendeur humaine, il voit le crâne. Au centre du sol de la chapelle Sixtine, cette schématisation de l'univers renverrait à la création d'Adam, le don de la vie par Dieu aux hommes, qui la surplombe[25]. Le paysage politique européen de l'époque est dominé par quatre figures majeures : les rois de France et d'Angleterre, François Ier et Henri VIII, l'empereur Charles Quint et le pape Clément VII qui mourut l'année suivante. Il fut ambassadeur en Angleterre en 1533, auprès de la République de Venise de 1534 à 1535, du Saint-Siège à Rome en 1536, puis à Vienne, auprès de l'empereur romain germanique, et en Espagne. Les Ambassadeurs est un double portrait de Jean de Dinteville et Georges de Selve peint par Hans Holbein le Jeune en 1533, actuellement conservé à la National Gallery de Londres. Il porte une épée au côté gauche et, dans sa main droite, une dague dans un fourreau où est inscrit son âge, vingt-neuf ans. Un crâne rôde dans la pièce. Dans La Vie mode d'emploi[49] de Georges Perec, Les Ambassadeurs de Holbein font partie des « Allusions et détails »[50], parfois très minces, réparties dans onze chapitres, et qui reprennent largement l'article de Michel Butor consacré au tableau dans Répertoire III : Le tableau fait partie des « 105 œuvres décisives de la peinture occidentale » constituant le musée imaginaire de Michel Butor[52]. Peintures et photographies de Mik-Art. Réussirez-vous à trouver le crâne caché par Hans Holbein le Jeune dans son célèbre tableau, Les Ambassadeurs? Fin octobre 1532, François Ier rencontre Henri VIII pour tenter d'obtenir son soutien contre l'Empire. Sur l'étagère inférieure, on relève un globe terrestre, un livre de mathématiques à demi ouvert par une équerre (la page correspond à l'explication des divisions), un compas, un luth (avec une corde cassée dans l'alignement du pli du tapis rouge), un livre de cantiques ouvert écrit en allemand, et quatre flûtes dans leur étui. » (, « Il est probable que c'est lui que représente le portrait de gentilhomme français tenant à la main un luth », (, Mary F. S. Hervey, « Notes on Various Works of Art : 'A Forgotten French Painter : Félix Chrétien' », Burlington Magazine. Les Ambassadeurs de Hans Holbein est la plus célèbre anamorphose de la peinture. Jurgis Baltrušaitis a remarqué que la disposition de ce luth en raccourci ressemble à celui d'une gravure tirée de Underweysung der Messung[29] d'Albrecht Dürer (1525) où celui-ci montre un dispositif de traçage des objets en perspective. La mort semble rire de ces hommes. En particulier, il écrit Pritannia au lieu de « Britannia », la Bretagne, mais Baris pour [Paris], peut-être en raison de sa propre prononciation allemande, mais qui ajoute surtout une de ces touches de désordre qui émaillent sa peinture. Si l'on dispose d'une version imprimée du tableau, on peut placer son regard dans le plan formé par la feuille et corriger la perspective. Celui situé derrière, un quart de cercle de bois peint en blanc, permettait de définir l'heure égale ; ce quadrant horaire semblait recevoir un carré des ombres souligné par « VMBRA VERSA ». Quant aux motifs carrés et circulaires, sur lesquels se projette l'ombre, on a pu y voir une représentation ptolémaïque de la durée probable du monde[23], ou la représentation schématique du macrocosme[24], de l'univers, le cercle central symbolisant Dieu et les quatre cercles périphériques les quatre éléments — le feu, la terre, l'eau et l'air. Si ce prince se convertissait au protestantisme ses sujet devait faire de même cyoù le proverbe cujus regio, ejus religio c’est-à-dire : « tel prince, telle religion PAGF e même d’où le proverbe cujus regio, ejus religio c’est-à-dire ‘ tel prince, telle religion b) Deuxième atout : l’ouverture vers le monde musulman symbolisé par ce tapis. Tout d'abord, livre explicitement destiné aux marchands selon son titre, et consacré à la pratique de leur métier, il marque l'importance de l'émergence de la bourgeoisie dans cette période. Cette huile sur bois qui assemble dix panneaux de chêne, est, par ses dimensions (207 × 209,5 cm), l'œuvre la plus ambitieuse de la carrière de Hans Holbein le Jeune. Holbein travailla essentiellement pour la haute bourgeoisie. La page de gauche montre la traduction du premier verset de l'hymne Veni sancte Spiritus[34] et celle de droite l'introduction à la Version abrégée des Dix Commandements. L’installation de la peinture dans une maison devait répondre à des prescriptions précises : pour que l’effet de son dispositif fût efficace, il fallait le mettre en bas du mur, au ras ou légèrement au-dessus du sol qui paraissait prolongé dans le tableau. Si l'on excepte l'étoile centrale, le motif géométrique de ce pavage rappelle, avec d'importantes simplifications, deux pavages véritables. On peut donc penser qu’ils n’échapperont pas à la mort. » (. Pas besoin d’une loupe pour trouver celui-ci – il est en fait assez grand. Plutôt que de courir après gloire, honneurs et fortune, le chrétien doit se préparer au jugement dernier. Il s'agit d'une valeur très proche de la latitude de Rome (41° 52'), ce qui peut rappeler les différends politiques et religieux entre la cour anglaise et le Vatican. En haut à gauche, en partie caché par la tenture, un crucifix et, en bas au centre, un crâne invitent à méditer sur la mort. Les Ambassadeurs, de Hans Holbein le Jeune. Le premier[18] se trouve à l'abbaye de Westminster, devant le maître-autel du sanctuaire, le lieu du couronnement des souverains anglais[19]. Le crucifix, situé tout en haut de la toile de deux mètres, dans l'angle gauche, suppose un autre point de vue, rapproché celui-là. Kom heiliger geyst herregot/erfüll mit deiner gnaden gut/deiner gleubgen hertz, mut und sin/ dein brünstig lib entzünd in ihn/ O herr durch deines liechtes glast/zu dem glauben versamlet hast/ das volck aller welt zungen/des sey dir Her zu lob gesungen. Tous les hommes, même les plus érudits seront un jour confrontés à la mort. Monsr. Sur l'étagère supérieure se trouvent, posés sur un tapis rouge aux motifs géométriques complexes, une sphère céleste, une horloge solaire cylindrique, un quadrant blanc placé derrière un autre quadrant, un cadran solaire polyédrique, un torquetum, ainsi qu'un livre à la reliure rouge, possédant un lourd fermoir doré. C’est là qu’avec le soutien des français, il a épousé ANNE BOLEYN en 1533, après avoir répudié sa première épouse liée au Saint- Empire romain germanique. L'ambassadeur de robe courte, détenteur du pouvoir politique, répond à l'ambassadeur de robe longue, détenteur du pouvoir religieux. Les Ambassadeurs est un double portrait de Jean de Dinteville (1504-1555 ou 1557) bailli de Troyes, seigneur de Polisy et ambassadeur français et Georges de Selve (1509-1541) ecclésiastique, érudit et diplomate français, peint par Hans Holbein le Jeune en 1533, actuellement conservé à la National Gallery de Londres. Il est émerveillé par leur allure et par la somptuosité de l’apparat, par la réalité intense de la figuration. Holbein comptait d'ailleurs dans sa clientèle de riches marchands comme Georg Gisze, dont il peint le portrait l'année précédente (1532, huile sur bois, 96,3 × 85,7 cm, Gemaldegalerie, Staatliche Museen, Berlin). C'est une façon de ne pas donner trop facilement un message pour nous faire réfléchir. Le crâne … Ils semblent riches et puissants. Ce premier regard jeté sur la peinture, une œuvre quasiment carrée, de plus de deux mètres de côtés, amène deux réflexions : les deux sujets du tableau n'en occupent pas le centre mais sont déportés à droite et à gauche, encadrant un ensemble d'objets qui semblent hétéroclites au premier abord ; à leurs pieds se trouve un objet énigmatique et comme étranger au reste du tableau même s'il en occupe le premier plan, comme si Holbein avait utilisé le portrait pour mettre en valeur autre chose que les personnages dont l'un, Dinteville, est le commanditaire. La mort est plus simple et moins artificielle. Son âge est inscrit sur sa dague. Sur cette étagère supérieure, on trouve, disposés sur un tapis anatolien (qui n'est pas sans rappeler celui qui couvre la table du portrait du Marchand Georg Gisze, peint par Holbein l'année précédente[39]), des objets renvoyant à l'astronomie et la mesure du temps : un globe céleste, trois horloges solaires, deux quadrants, un torquetum. Le deuxième homme est GEORGE DE SELVE il a 25 ans (son âge est indiqué sur le livre) et il est évêque de Lavaur (Tarn) et diplomate : il est donc ambassadeur en «robe longue» (détenteur de pouvoir religieux), et habillé plus sobrement de sombre.